Histoire et patrimoine

Mise à jour le 

De ses origines médiévales à l’apogée de l’ère industrielle en passant par le moyen-âge et les guerres, ce que vous devez retenir du passé de la ville.

Oissel à l’origine

Mentionné sous les formes latinisées au IXe siècle Oscellus (Miracula Germani), au Xe et XIe Oscellum, le nom du lieu appartient à toute une série bien connue de toponymes Oisseau, Ussel, Usseau, etc. qui sont issus du gaulois uxsello- signifiant « haut » (cf. irlandais uasal, gallois uchel et breton uhel) et qui sert de qualificatif à une divinité païenne dans des inscriptions celto-latines :

Deo Marti Ocello (Carlisle, Angleterre)
Deo Uxello (Bibl. Nat. Bronze)
Ocello Vellauno (Evans)
Jovi optimo maximo uxellimo (Allemagne)

Peut-être un culte à Sainte Catherine a-t-il remplacé un culte à une divinité païenne initiale au moment de la christianisation selon un processus bien connu par ailleurs ? En tout cas, dès le Moyen Âge, il est fait référence à une île d’Oissel dénommée Sainte-Catherine.

Le Moyen Age connaît une île d’Oissel, dénommée aujourd’hui Sainte-Catherine. C’est de là que les Normands seraient partis pour leurs raids en vallée de Seine.

L’origine du nom est sujette à débats. Vient-il du gaulois osca (enclos) ou uxello (élévation), du latin ocellus (petit œil) ou du scandinave oesel (grenier à foin) ; chaque terme peut se référer à la situation du lieu, en pente vers la forêt, ou à l’existence d’un poste de guet sur une des nombreuses îles qui parsèment la Seine. Établi en bord de Seine, au pied d’un plateau couvert de forêts riches en gibier, facile d’accès et cependant aisé à défendre, le site d’Oissel fut occupé dès la préhistoire.

Gaulois et Romains y ont laissé des voies de communication et un temple, au lieu-dit la Mare du Puits, les Francs des sarcophages mérovingiens aux alentours de la mairie, les Normands y installèrent peut-être une forteresse d’où ils partaient pour leurs incursions vers Rouen et Paris. Des armes, des bijoux, des outils de ces époques ont été mis à jour.

En 1082, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre, y réunit un concile de hauts dignitaires de l’Église et de barons anglo-normands pour régler un différend sur la peine de mort entre l’archevêque de Rouen et l’abbé de Saint-Wandrille, consacrant par-là l’importance du lieu.

Fief royal, Richard Cœur de Lion y fit construire un rendez-vous de chasse où séjourna Philippe le Bel en 1312. Ce manoir, profondément modifié au cours des siècles, est aujourd’hui la mairie.

En 1639, en Normandie, éclata la révolte des Va-nu-pieds contre les impôts et la famine. Oissel hébergea alors les troupes envoyées par le Roi. En 1649-1650, l’épidémie de peste dévasta la commune. Une nouvelle épidémie, le choléra, touchera le village en 1832 : 700 Osseliens en seront victimes, des dizaines en mourront.

En 1871, la ville fut occupée par les Prussiens qui incendièrent partiellement la mairie. 20% de la population adulte fut tuée lors de la guerre 1914-18. De 1939 à 1944, Oissel fut de nouveau occupé par les Allemands. Nœud ferroviaire entre haute et basse Normandie et Paris, centre industriel réquisitionné par les occupants, la ville subit 43 bombardements alliés en cinq ans : 249 immeubles furent détruits, 1475 autres endommagés. Au cours de ces trois guerres, les habitants d’Oissel manifestèrent un esprit de résistance et de solidarité rare. Turgis pour 1871, Mongis pour 1914, Billoquet pour 1939-45 sont des noms inscrits dans la mémoire osselienne.

Jusqu’au XVIIIe siècle, les habitants d’Oissel furent essentiellement des agriculteurs cultivant le blé, le pastel qui fournissait la couleur bleue pour les tissus, et la vigne cultivée du IIIe aux XVIIe siècles sur les coteaux entre le Quesnot et le hameau des Roches. Le vin d’Oissel semble avoir été apprécié si l’on en croit le fait qu’il bénéficiait des mêmes droits que le vin de Bordeaux.

Quelques habitants sont mariniers, charpentiers de marine, toiliers – le port d’Oissel est alors une escale sur la Seine entre Paris et Rouen et un service de navettes fluviales dessert Elbeuf et Rouen, les barguettes – ou encore pêcheurs.

Le savant Dambourney (1722-1795) introduit la culture de la garance pour obtenir la couleur rouge pour les étoffes. Quelques cardeurs et fileurs travaillent à façon la laine pour les fabriques installées à Rouen, Elbeuf ou Darnétal.
A l’angle des actuelles rues Déhais et Jean-Jacques-Rousseau se trouvent les bâtiments fortement endommagés de la Fabrique. Cette « manufacture des fils d’Oissel » qui fournissait la manufacture royale des velours de Saint-Sever à Rouen, fut créée en 1776. On y travaillait la laine. Rachetée par l’industriel Sévène en 1796, son activité fut orientée vers le coton, arrivant des Etats-Unis, et mécanisée dès 1793. Sévène y installa les « jennies », machines à filer mécaniques d’origine anglaise. Puis, en 1818, il remplaça la force animale par une première machine à vapeur. D’autres usines s’installèrent : Plantrou, Dantan, Potel, Dehais…

En 1843, l’ouverture de la ligne de chemin de fer Rouen – Paris et, en 1846, de la gare d’Oissel, dynamise l’activité industrielle.En 1900, est construite la Cotonnière.

Oissel est alors une place importante de l’industrie textile normande.

Pendant la guerre de 1914-1918, une poudrière fut installée pour la fabrication des explosifs. En 1917, le site est repris par une société de fabrication de colorants qui changea souvent de nom et de propriétaires : Francolor, Kuhlmann, PCUK, ICI-Francolor, aujourd’hui Crampton and Knowles, Toyo-France et Yorkshire.

les machines de la filature Dantan

Dans les années 60, il ne reste rien des grandes entreprises osseliennes. Plantrou est détruite pour réaliser la poste, Dantan devient le Cercle culture & loisirs et l’École municipale de musique et de danse, la Cotonnière est occupée par la Quinoléine, entreprise de production de produits phyto-sanitaires, devenue Orgachim, tandis que s’implante Azolacq (Elf-Atochem). Suite aux restructurations des groupes internationaux des années 1980-1990, cette activité chimique qui occupa jusqu’à 3 000 salariés est aujourd’hui fortement réduite. De nombreuses activités de services aux entreprises, notamment de transports lourds bénéficiant de la qualité et de la proximité des réseaux de communication desservant la ville (Seine, autoroutes A13, A29 et A28, chemin de fer et port de Rouen) tendent à les remplacer.

La forte industrialisation de la ville s’accompagna dès le XIXe siècle du développement des organisations ouvrières. Le puissant syndicat des industries textiles organisa de multiples actions pour la défense des salariés et l’obtention de droits minimums. Parallèlement, se mettent en place des caisses de secours mutuel telles la Saint-Martin.

Malgré les destructions des guerres et la modernisation nécessaire, la ville d’Oissel a su conserver de nombreuses traces de son passé. C’est d’abord en centre-ville l’urbanisation qui vit le jour autour des filatures. Il est ainsi possible de retrouver les lotissements ouvriers nés autour des usines, les maisons des contremaîtres, des ingénieurs et des industriels. Il reste aussi trace des fermes ; si deux seulement sont encore en activité, les autres ont souvent été transformées en logements.

Les sites historiques

La population devant la mairie fin XIXe

Les terres d’Oissel ont appartenu aux rois de Neustrie puis plus tard aux ducs de Normandie. Ainsi, sur notre commune, Richard Cœur de Lion (1157-1199) fit bâtir un rendez-vous de chasse qui, tout en étant à proximité de la Seine, lui permettait de se rendre facilement en forêt du Rouvray et du Madrillet. Avec le temps, cette maison est devenue un manoir.

Une mairie depuis 1885

Le 24 octobre 1855 le maire, Louis Ruel, annonçait au Conseil municipal l’achat de cette demeure pour y installer la maison commune. En effet, la mairie (1), située en bord de Seine, était devenue trop exiguë !

D’après le registre des délibérations communales, voici comment se déroula cette acquisition. Le conseil étant réuni en session extraordinaire, le maire, Louis Ruel, prononçait devant l’assemblée municipale ces quelques mots : « Lors de la séance du 30 novembre 1853, le conseil a décidé à l’unanimité de faire l’acquisition de la propriété du Général Corbin pour y établir la mairie, un champ de foire et une place publique. » Mais avant d’officialiser cet achat, il fallut au conseil deux années de réflexion. Trois projets étaient en effet à l’étude.

Le premier choix consistait à exploiter le jardin d’un particulier, M. Duteurte, pour y construire la mairie, acheter un terrain pour agrandir la place du bout de la ville et y installer le champ de foire. La seconde proposition était de démolir purement et simplement l’ancienne mairie et de bâtir de nouveaux locaux sur l’emplacement déjà existant, en bord de Seine. Enfin la troisième solution, qui finalement fut retenue par le conseil municipal, était d’acquérir la propriété du Général Corbin. « Il faut à Oissel une mairie qui puisse convenir non seulement aux exigences du moment mais encore à celles des générations futures. Cette propriété fournit tout ce qui est nécessaire pour les locaux municipaux. Elle donne une superbe place publique mais aussi un champ de foire très stable et très commode », rappelait, lors de cette session extraordinaire le maire qui était un ardent défenseur de cette solution. Malgré une opposition farouche ce dernier réussissait à imposer ce projet !

En effet, après délibération, le conseil adoptait à l’unanimité de ses membres l’exposé et les conclusions présentés par le premier magistrat de la ville. La propriété du Général Corbin était acquise pour la somme de trente-six mille francs (de l’époque !) Pour payer cette somme, un emprunt de trente mille francs était obtenu auprès de la caisse des dépôts.

(1)  NDLR : Aujourd’hui, cette ancienne mairie est une maison d’habitation située au n°5 du quai Stalingrad.

Sources : registre des délibérations du Conseil municipal de 1848 à 1862 – « Oissel » par Edouard Turgis, 1886 – Archives de Paris-Normandie (27 septembre 1973).

La plus ancienne photo de la gare fin XIXe

On l’appelait station

C’est le 2 mai 1843 qu’eurent lieu à Rouen l’inauguration et la bénédiction de la ligne de chemin de fer de Paris à Rouen. Le duc de Nemours et son frère le duc de Montpensier, accompagnés de plusieurs ministres, pairs de France et députés, assistèrent à ces cérémonies qui avaient attiré, au chef-lieu du département une foule considérable. Le 9 mai, eut lieu l’ouverture de la ligne : le premier train partit de Saint-Sever à six heures du matin avec à son bord 200 voyageurs.

En partie, le territoire d’Oissel était traversé par cette ligne. A cette époque, la station la plus rapprochée de la commune était celle qui, pour la commodité des Elbeuviens, avait été établie à peu de distance du tunnel de Tourville. Séparée d’Oissel, par la Seine, cette station rendait peu de service. Indépendamment du fleuve, les voyageurs avaient à traverser d’immenses prairies presque toujours submergées en hiver. Un chemin de fer, dans ces conditions était, pour Oissel, plutôt une gêne qu’un avantage.

Rapidement, l’administration se préoccupa très sérieusement de la situation et, dans l’intérêt de la commune qu’elle représentait, elle sollicita et finit par obtenir de la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest l’établissement d’une station sur son territoire. Le 11 novembre 1844 commença, près de l’actuel pont des Gaures, la construction de cet établissement. A peine la station fut-elle ouverte en 1846, qu’un service de correspondance s’établit entre Oissel et la ville d’Elbeuf. Mais faute de subventions, ce service ne dura que peu de temps. Puis vingt années s’écoulèrent. La station n’avait pas pris beaucoup d’importance à cause de la proximité de celle de Tourville. Heureusement, l’installation de la ligne de Serquigny, dont on posa les rails de raccordement sur celle de Paris (ouverture à l’exploitation de cette nouvelle ligne le 24 juillet 1865), lui donna un nouvel élan et la transforma en station de bifurcation.

Désormais seule sur la ligne de Paris (la station de Tourville fut transférée sur la ligne de Serquigny), la station osselienne vit son trafic augmenter. Ainsi, en 1865, pour mieux répondre à la demande, cette station est transformée en gare de bifurcation. A quelques encablures de la première construction, sur un espace plus grand, est érigée la gare d’Oissel, celle que l’on peut encore voir et fréquenter aujourd’hui.

Chronologie

  • 14 avril 1841 (François Déhais maire d’Oissel 1839-1843)
    « Le maire reçoit communication d’un arrêté du préfet autorisant l’ingénieur en chef du département et MM. les ingénieurs placés sous ses ordres, à pénétrer dans les propriétés privées dont l’accès leur serait nécessaire pour se livrer aux études de la construction de la ligne de chemin de fer de Rouen au Havre. »
  • 17 août 1842
    « Le conseil municipal, consulté sur l’utilité d’une station sur la ligne du chemin de fer de Paris à Rouen, dans la traversée d’Oissel, émet un avis favorable et insiste sur les avantages qui en résulteraient pour la commune. »
  • 2 mai 1843
    « Inauguration et bénédiction de la ligne Rouen-Paris en présence de nombreux dignitaires. »
  • 11 novembre 1844 (Pierre Turgis maire d’Oissel 1843-1848)
    « Le maire est informé officiellement que des instructions sont données pour le commencement immédiat des travaux relatifs à l’établissement à Oissel d’une station de chemin de fer. Une commission nommée dans une précédente séance est invitée à s’occuper de l’étude d’un projet de voie pour y accéder. »
  • 17 février 1846
    « Le conseil municipal nomme une commission chargée de s’entendre avec les propriétaires des terrains dont l’occupation est nécessaire pour l’ouverture d’une rue donnant accès à la station du chemin de fer. (Ce projet, n’ayant point été sérieusement étudié, n’a pas été exécuté.) »
  • 5 novembre 1856 (Louis Ruel maire d’Oissel 1848-1860)
    « Le maire reçoit l’avis que les ingénieurs de Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest sont autorisés à procéder aux levés de plan, nivellement, sondage et autres opérations nécessaires aux études de la ligne qui de la station de Serquigny doit se diriger sur Rouen. »
  • 1er avril 1865 (Antoine Potel maire d’Oissel 1860-1867)
    « La station d’Oissel est transformée en gare de bifurcation par suite de la construction de l’embranchement de Serquigny. De très importants travaux s’exécutent. »
  • 7 novembre 1865
    « Une proposition d’ouverture de rue pour donner accès à la gare est renvoyée à l’examen d’une commission. »
  • 18 mai 1867
    « La commission, chargée d’étudier la question relative à la création d’une voie d’accès à la gare soumet ses propositions au conseil qui les accepte à la majorité de 17 voix contre 2. »
  • 25 octobre 1868 (Édouard Turgis maire d’Oissel 1867-1885)
    « Le conseil municipal vote un emprunt de 33 000 F à la caisse des chemins vicinaux pour l’ouverture d’une rue conduisant directement à la gare. Cette rue est baptisée : rue de la Gare. »

Sources : Registres des délibérations du conseil municipal – Textes tirés de « Oissel glanes, traditions, souvenirs, faits contemporains » par Edouard Turgis (1886).

Vue extérieure de l’église

L’église d’Oissel a subi avec le temps de nombreuses transformations. Aujourd’hui, cet édifice réalisé en brique et en pierre domine le centre-ville du haut de ses 44 mètres.

La première église d’Oissel, dédiée à Saint-Martin, fut construite au temps des Mérovingiens. Au XIIIe siècle, elle fut donnée au chapître de Rouen. Guillaume Rollant, seigneur et patron d’Oissel, déposa la charte de cette donation sur le maître-autel de la cathédrale en l’année 1208.

Avec le temps, de nombreuses modifications vinrent changer la forme de cette petite église primitive. Un premier clocher fut construit au XVIe siècle. Sa flèche effilée s’élançait d’un corps carré édifié au milieu du transept et supporté par quatre piliers circulaires. L’église n’avait qu’une seule nef d’une longueur restreinte et assez mal éclairée par cinq petites fenêtres. Ses voûtes en bois, son chœur garni de bancs destinés au bas clergé et aux confréries, sa chaire adossée à l’un des piliers du clocher, formaient un ensemble qui n’avait rien de monumental.

A l’extérieur, au-devant de chacune des deux portes dont la principale s’ouvrait du côté de l’occident et l’autre du septentrion, on remarquait un porche et, devant ce porche, un if plusieurs fois séculaire. C’est à l’ombre de cet if que se faisaient, le dimanche, à la sortie de la messe, les publications de mariages, les adjudications et les ventes. A l’aube du XVIIIe siècle, l’église était devenue trop petite, le nombre d’habitants ayant augmenté !

Le porche occidental fut supprimé et la nef prolongée sur son emplacement ; le vieil if fut respecté et resta debout jusqu’au 6 frimaire an II (mars 1793) jour où le Conseil de la commune prit la décision de l’abattre. En l’an IX (1801) de la République, selon l’avis du préfet du département, l’église du village devait être vendue au profit de l’État.

Le maire, M. Horcholle, qui ne partageait pas cette opinion, s’y opposa. Le préfet prit en considération les réclamations du maire et l’église resta debout. Quelques années plus tard, la population augmentant encore, le cimetière devint trop petit. L’administration municipale fit l’acquisition d’un terrain situé au triage des Mornons.

Le nouveau cimetière (l’actuel cimetière du centre) fut béni par l’abbé Liber le 23 mai 1827. Petit à petit, Oissel se transforma en ville industrielle. Son église n’était plus assez grande pour accueillir tous les fidèles, aussi, lorsque l’abbé Bolot (2) fut nommé en 1848, sa première préoccupation fut d’agrandir l’édifice car, faute de ressources, il était impensable de tout reconstruire.

L’abbé fit donc personnellement des sacrifices et le 19 mai 1851, en présence de l’archevêque de Rouen, Louis-Edmond Blanquart de Bailleul, eut lieu la pose de la première pierre de l’agrandissement projeté. Très activement conduits, les travaux furent terminés en l’espace de dix-huit mois, le 14 novembre 1852.

L’œuvre était pourtant incomplète. Les parties conservées de l’ancien édifice furent supprimées au profit de deux chapelles qui formèrent les bras du transept. Avec ces modifications, l’ancien clocher n’avait plus sa place. On songea donc à en ériger un nouveau au bas de la nef. Après bien des hésitations, les architectes choisirent d’élever quatre forts et lourds piliers pour supporter le nouveau clocher qui, aujourd’hui encore, domine la ville.

Avec la réalisation du chœur s’achevaient en 1871 les travaux commencés 23 ans auparavant en 1848. Depuis un siècle, l’édifice n’a pas connu d’autres modifications. Des réfections régulières comme la toiture et le mécanisme de l’horloge assurent l’entretien de ce bâtiment communal.

Sources : Édouard Turgis : « Oissel Glanes, traditions, souvenirs, faits contemporains ».

Le château des Roches qui abrita Grimoin Sanson, est une belle construction du XIXe siècle sur l‘emplacement d’un château datant de Louis XIII dont il ne reste que le logement du directeur du Centre de formation Jean-L’Herminier. Dans le parc, on voit une chapelle néo-classique, bâtie par Grimoin Sanson au début du siècle pour les besoins de son film.

Légende : Première représentation graphique du pont de chemin de fer

Le pont de chemin de fer fut inauguré en 1895, comme le mentionne la plaque scellée sur son tablier. Il supportait une structure métallique adaptée au lourd chargement des trains de marchandises. En partie détruit lors de la seconde guerre mondiale, cet ouvrage fut reconstruit à la Libération pour les besoins du trafic. Aujourd’hui, 230 trains de voyageurs et de marchandises l’empruntent chaque jour ainsi que le tgv qui le franchit à 140 km/h depuis le 28 septembre 1986.

Le pont de chemin de fer 1895-1995 : un siècle d’histoire

L’histoire des ponts a commencé en 1843. Avant cette date, pour se rendre rive droite, les Osseliens utilisaient « la barguette », un bateau tiré par des chevaux depuis le chemin de halage qui assurait le transport des voyageurs et des marchandises de Rouen à Elbeuf.

La construction d’un pont, qui s’appuyait sur l’île aux Bœufs, fut entreprise pour permettre la mise en place de la ligne de chemin de fer de Paris à Rouen, qui fut inaugurée le 2 mai 1843. Dans les années 1890, suite à l’ouverture de l’embranchement de Serquigny, la Compagnie de l’Ouest, gérante de la ligne, engagea la construction d’un nouveau pont, un peu en aval, en remplacement du premier, car la fréquence ferroviaire et le poids des convois devenaient de plus en plus importants.

Néanmoins, cet ouvrage était exclusivement réservé à la circulation des trains et les piétons continuèrent, durant plusieurs années, d’utiliser les petites embarcations pour traverser la Seine, malgré les risques encourus l’hiver lorsque le fleuve était en crue. La municipalité avait décidé, en 1892, de conserver l’ancien pont de chemin de fer, voué pourtant à la démolition, pour le transformer en pont-route très attendu, on l’imagine aisément, par les Osseliens et les Tourvillais.

Mais, ce ne fut que six ans plus tard, en 1898, que les crédits furent débloqués pour commencer les travaux confiés à la Compagnie de l’Ouest. Le tablier fut surélevé et deux piles furent supprimées, afin de permettre le passage des bateaux à vapeur avec leur haute cheminée, même lors des fortes crues d’hiver, tout en conservant un passage de 6 mètres de large pour traverser la Seine. L’inauguration de ce pont-route eut lieu les 15 et 16 juin 1901.

Dans la ville, ce fut une fête mémorable avec la présence de nombreuses personnalités invitées par les organisateurs, Eugène Plantrou, industriel du textile d’Oissel et Félix Deshais, le maire accompagné du Conseil municipal au grand complet. En 1914, les Allemands décidèrent de faire sauter les ponts d’Oissel. Lors de la première guerre mondiale, l’armée allemande pénétra en France par la frontière belge. Les troupes françaises, cantonnées à l’est près de l’Alsace et de la Lorraine, durent modifier très rapidement leur position. Pour rejoindre le front, une partie des convois militaires prirent la direction du nord en empruntant la voie de chemin de fer qui passait par Oissel. Les espions allemands le comprirent et décidèrent de faire sauter les ponts pour ralentir l’armée française. Mais grâce à Octavie Delacour (1), qui donna l’alerte, et au sergent Leroy, chargé de la garde des ponts, le passage fut sauvé de la destruction.

Destruction des ponts en 1944

Légende : Photo aérienne prise après les bombardements

La seconde guerre mondiale fut fatale aux ponts d’Oissel. Lors de la débâcle en 1940, pour contrer l’avancée de l’armée allemande, les soldats français firent sauter l’ouvrage métallique. Une fois installés à Oissel, les Allemands réparèrent le pont ferroviaire indispensable à la circulation des trains entre Rouen et Paris. Les alliés bombardèrent alors ce point stratégique à plusieurs reprises, particulièrement de mai à août 1944 et provoquèrent d’importants dégâts. Les Allemands durent alors construire une estacade, une sorte de pont de bois pour permettre aux trains de franchir la Seine. Effondré par endroit, disloqué, le pont ferroviaire sera remis en état par la sncf à la Libération.

Ce n’est qu’après de longs travaux de soudure que le viaduc ferroviaire sera complètement réparé et soumis aux essais officiels le 15 juin 1947. Quant au pont route, il a d’abord été remplacé provisoirement en 1944 par un pont Bailley monté par le génie américain puis en 1971 par une structure nouvelle à deux voies de 208 m de long. Aujourd’hui, cet axe de communication important, entre la rive droite et la rive gauche de la Seine, est emprunté, chaque jour, par 8000 à 10 000 véhicules.

Sources : « Histoire des ponts de Rouen et de sa région » par Yves Fache »Oissel histoire » n°1 (octobre 1982) et n°2 (Janvier 1983) Direction Départementale de l’Équipement et les services de la sncf .

  • Le 16 septembre 1914, Octavie Delacour traversait la forêt de Neuf Marché, près de Gournay-en-Bray lorsqu’elle fut arrêtée par un commando allemand. Elle entendit et comprit les paroles prononcées par les Allemands et, une fois relâchée, elle avertit les autorités civiles et militaires qui donneront l’alerte dans tout le département. Comme ailleurs, les sentinelles d’Oissel furent sur le qui-vive et les saboteurs allemands, qui avaient pour mission de faire sauter les ponts d’Oissel, furent stoppés par le sergent Leroy et ses hommes.

La rue Sadi Carnot dénommée ainsi le 20 août 1894 perpétue à Oissel le souvenir du président de la IIIe République assassiné à Lyon le 24 juin 1894 et qui était venu faire une visite à Oissel le 15 septembre 1883.

La presse régionale de l’époque évoque cet événement ainsi : « A deux heures et quelques minutes, le train présidentiel quitte la gare de Saint-Aubin, toujours suivi des mêmes acclamations, et arrive à Oissel, où les pompiers, la Société chorale et une affluence considérable de la population occupent le quai de la gare. Il semble, et c’est l’impression de l’entourage que l’enthousiasme va toujours grandissant. Le Normand est tout à fait entraîné. Le maire, M. Potel prononce une chaleureuse allocution : une jeune fille en robe blanche, offre un bouquet, M. Carnot passe en revue les pompiers et donne les palmes académiques à M. Déhais chef de la chorale. C’est son dernier acte dans la Seine-Inférieur, comme les habitants d’Oissel ont eu l’honneur de représenter à la dernière heure, à la dernière minute, les sentiments du département ». Et c’est pourquoi le 28 juin 1894, 4 jours après l’assassinat du président par l’anarchiste italien Caserio, le conseil municipal réuni en séance extraordinaire adresse un message à Madame Carnot et à sa famille dont voici le texte :

« Émus par l’horrible et lâche attentat dont le président de la république vient d’être victime, il n’est pas un cœur vraiment français qui ne tressaille de douloureuse sympathie pour Madame Carnot et sa famille. Le Conseil municipal d’Oissel, fidèle interprète des sentiments de la population, les prie d’agréer en ces douloureuses circonstances l’expression de ses respectueuses et sincères condoléances ». De plus, il fut décidé d’envoyer une couronne et une délégation aux obsèques. Et c’est le 20 août 1894, à la suite d’une proposition de Monsieur Dieppedalle conseiller municipal que fut décidée la dénomination de la rue Morel précédemment appelée rue des Mornons, rue Sadi Carnot et la grande rue, rue de la République.

Les rues Billoquet, Revert, Marti, Pinot, Drouet, Lecomte, Leverger, Malo, Fouache

Dès l’occupation nazie, des groupes de résistants s’organisent à Oissel et à Saint-Etienne-du-Rouvray, comme dans beaucoup de communes de France. La répression est sévère. Elle touche en premier les militants communistes. Les arrestations sont nombreuses. Elles ne tarderont pas à toucher le groupe de résistants qui luttait pour la liberté. Ainsi Emile Billoquet, Maurice Revert, Gérard Marti, cheminots, Henri Pinot, Charles Drouet, Gustave Lecomte, ouvriers aux établissements Commentry, Maurice Leverger, Gustave Fouache, Victor Malo, M. Vadelorge comme René Serian, comme Mme Lebourg qui faisait partie des « amis de France-URSS » et qui fut internée à Drancy.

 

Légende : Emile Billoquet

Emile Billoquet

Presque tous seront dénoncés, arrêtés et déportés. Triste période. C’est le temps de la collaboration, des dénonciations lâches, du rationnement et du marché noir. Le gouvernement de Vichy sert de relais à la volonté hitlérienne. Les rues d’Oissel ne sont pas épargnées : en juin 1941, le conseil municipal nommé par le Préfet, aux ordres de Pétain, décide pour obéir à ses recommandations de changer la dénomination de certaines rues « rappelant les faits et les idées de la 3e internationale ou des individus se réclamant d’idéologies analogues ». Ainsi, la rue Edouard Vaillant reprend elle son ancienne dénomination de « rue de Seine » et la place Francisco-Ferrer celle de « Place du marché ».

Des unités de marine allemande sont installées à Oissel. Elles occupent de nombreuses propriétés municipales ou privées, interrogent, perquisitionnent. Les familles de résistants, de communistes, de gaullistes brûlent dans leur grenier les revues politiques, les tracts qui pourraient les compromettre.

31 août 1944, la fin du cauchemar. Le comité communal de libération nationale siège à 15h à la mairie pour désigner un conseil municipal provisoire. Oissel est libre, mais n’a pas oublié tous les résistants osseliens morts en déportation ou fusillés par les nazis. Aujourd’hui, il reste leurs noms dans les rues.

La rue Clovis-Plantrou

Elle a été denommée le 12 décembre 1901. A cette date le conseil municipal sous la présidence de Félix Déhais ouvre une rue qui relie la rue Grise (rue de la Paix) à la rue du Champ des Oiseaux et de la Seine (rue Jules-Verne et Édouard-Vaillant). Clovis Plantrou, né en 1824 et mort en 1891 est filateur à Oissel. Conseiller municipal, il participe à la gestion communale d’Antoine Potel, d’Edouard Turgis et d’Alexandre Potel. Le 22 novembre 1859, il est nommé capitaine de sapeurs-pompiers.

Place Francisco-Ferrer

Elle est dénommée le 6 octobre 1931. A cette époque, le conseil municipal sous la présidence de Maurice Gauthier, décide de donner le nom de Francisco Ferrer à une nouvelle place située Côte Brécaux (rue Emile-Zola). Déjà en novembre 1909, un conseiller municipal (M. Picard) propose de dénommer la place de l’église, place Francisco Ferrer mais un vote du conseil municipal repousse cette proposition par 7 voix contre 5. Quelques jours plus tard, au cours d’une nouvelle séance, la demande est renouvelée complétée par une proposition de « La libre pensée » d’Oissel qui accepte de payer la palque émaillée. La suggestion est de nouveau renvoyée le 28 novembre 1909 et ce n’est que 22 ans plus tard qu’enfin une place prendra le nom de Francisco-Ferrer.

Né en 1859 à Atella près de Barcelone, Francisco-Ferrer avait été élevé dans les traditions du conservatisme catholique espagnol. Des lectures l’amenèrent très vite à penser exactement le contraire de ce qu’on lui avait enseigné ; il devint un adversaire radical de l’église catholique et de la monarchie espagnole. Poursuivi pour la part qu’il avait prise en 1886 à une insurrection républicaine, il se réfugia à Paris et y devint le secrétaire de Ruiz Zorilla, chef du parti républicain espagnol. L’étude et la réflexion modifièrent alors ses idées dans le sens des théories de Bakarnine et de Reclus. Il cessa de penser à une révolution pouvant donner un régime analogue à celui de la France (Après la Commune et pendant la IIIe république) et en arriva à cette conviction que son pays ne pourrait être libéré que si un nouveau système d’enseignement y développait une mentalité nouvelle.

Oissel fut durement touché pendant la guerre. Pour les années 1914-1919, on ne relève pas moins de 193 noms sur le monument aux morts du cimetière, soit près de 20% de la population masculine adulte de l’époque. Parmi tous ces « enfants morts pour la patrie », il en est un qui a laissé son nom à Oissel : Paul-Henri Mongis.

Légende : Paul Henri Mongis

Instituteur à l’école communale d’Oissel qui porte maintenant son nom, né à Rouen en 1891, Paul-Henri Mongis après des études à l’école primaire de Longueil (près de Dieppe), rentre en 1906 à l’école normale d’instituteurs de Rouen. Après son service militaire au 39e régiment d’infanterie, Mongis est nommé en septembre 1912, adjoint à Oissel à l’école de garçons que dirige Paul Bondois.

Mobilisé comme sergent dès le début de la guerre au 74e régiment d’infanterie de Rouen, il participe avec son régiment entre autres à la bataille de la Marne, à la campagne d’Artois, à la bataille de Verdun. Il a conquis sur le front, un à un, au prix d’actions d’éclat les grades suivants, jusqu’a celui de lieutenant. Il avait été cité trois fois à l’ordre de l’armée. Outre les trois palmes de sa croix de guerre, il avait reçu le 20 octobre 1915 la croix de chevalier de la légion d’honneur. A la tête de la 8e compagnie, Paul-Henri Mongis est cité par le général Durbal à l’ordre de la Xe armée dans les termes suivants : « Sous le commandement de son chef, le lieutenant Mongis, s’est porté avec un entrain nettement affirmé vers son objectif. Arrêté dans son mouvement par le feu nourri de l’ennemi occupant une tranchée signalée comme évacuée, s’est maintenu sans faiblir à courte distance de cette tranchée. A organisé à quatre mètres des fils de fer ennemis une barricade qu’elle a tenue pendant dix jours ». 

C’est le 5 avril 1916 qu’il est tué dans les combats des forts de Vaux et de Douaumont au bois de la Caillette. Le 12 novembre 1918, le conseil municipal sous la présidence de Eugène Plantrou décide de donner le nom de Mongis à l’école publique de garçons d’Oissel (la seule à cette époque).

Souvenir de poilus

74e régiment d’infanterie

Consultez le document consacré au 74e régime d’infanterie depuis ce lien.

Un obus… deux frères

D’après le rapporteur du JMO ‘journal des marches et des opérations du régiment)

Le 27 mai 1915 : « L’artillerie ennemie a tiré toute la nuit sur le sous-secteur. A 2h30, les allemands ont attaqué sur tout le front du sous-secteur. Le tir de barrage, demandé aussitôt a été déclenché immédiatement. Vers 3 heures, la fusillade a beaucoup diminué d’intensité ; par contre, la canonnade a continué jusqu’à 3h20, heure à laquelle tout est rentré dans un calme relatif. La fusillade a été vive surtout dans le village de Neuville-Saint-Vaast. Le front du sous-secteur est resté intact. Pendant la journée, l’artillerie ennemie a tiré continuellement sur les tranchées du sous-secteur et sur Neuville-Saint-Vaast. Le bombardement a été particulièrement violent vers 10h30 et vers 15 heures.

Pertes de la journée : 3 sous-officiers et 3 hommes tués ; 2 sous-officiers et 14 hommes blessés. Parmi ces hommes, je peux plus précisément évoquer le souvenir de deux d’entre eux.

Hector Dantan, 31 ans, originaire d’Oissel, soldat,
Octave Dantan, 28 ans, originaire d’Oissel, sergent.

Légende : Hector Dantan

Ce 27 mai, ils se trouvaient tous les deux dans le même abri. On peut imaginer le réconfort et la force qu’ils puisaient l’un dans l’autre à se rapprocher ainsi sous le bombardement. Quelles furent leurs dernières paroles ? Ont-ils eut seulement le temps de se porter un dernier regard, de se dire adieu ? Ont-ils entendu l’arrivée de l’obus qui tomba en plein sur leur abri, les tuant et les ensevelissant par la même occasion ?

Je ne veux même pas imaginer l’effroi de la famille, à Oissel, lorsqu’elle apprit, quelques temps plus tard, la mort simultanée de deux des siens… Je ne sais malheureusement rien de plus sur eux. Étaient-ils mariés ? Avaient-ils des enfants ? Qui les a pleurés ? Combien de temps…

Aujourd’hui est fort possible que pas un être humain sur terre ne pense à ces deux jeunes hommes du siècle dernier. Alors, je suis fier d’évoquer ici leur mémoire – même brièvement – et satisfait que d’autres liront leurs noms et connaîtront la fin tragique de ses deux frères…

Leurs corps reposèrent temporairement sous une seule croix de bois au cimetière de Mareuil… »

Source : http://74eri.canalblog.com/archives/2005/05/27/530041.html

Les bombardements d’août 1918

En Mai 1916, alors qu’une fabrique de Médicaments, la S.A. Oyonnite demande à la mairie d’Oissel s’il existe une ancienne usine à vendre pour s’y installer, le ministère de la guerre, sans enquête préalable ni avis du conseil municipal, décide d’édifier à Oissel, une poudrerie. Cette usine qui s’installe sur des terrains entre la voie ferrée et l’actuel Boulevard Dambourney, transforme la petite ville d’Oissel en une vaste usine de munitions, comprenant une poudrerie et une fonderie d’obus. La présence de ces bâtiments à usage militaire vaudra à notre commune des bombardements aériens allemands dans les nuits du 13 au 14 et 15 au 16 août 1918.

Ces raids visent la Poudrerie Nationale, les ateliers de réparation des chemins de fer belges, le stock de charbon ; en fait tout ce qui longe la voie ferrée mais peut- être aussi le sanatorium qui abrite à cette époque de nombreux blessés de guerre. Le deuxième raid occasionne des dégâts importants à un grand nombre d’habitations et provoque également la mort d’un Osselien. Le conseil municipal décide de réagir et demande au ministre de la guerre de prendre les mesures permettant de protéger les populations civiles notamment en réalisant des tranchées-abris.

Le monument aux morts

Le monument hier et aujourd’hui

A la fin de la guerre, en Avril 1919, le conseil municipal décide la création d’un comité pour le monument aux morts. Après un appel à la souscription publique, une somme de 38 000 francs est disponible pour payer tous les travaux d’aménagement et l’exécution du monument. Un référendum effectué parmi la population le 9 novembre 1919 décide de son implantation. Par 494 voix contre 301 la place de la mairie est choisie. Le monument ne sera pas à côté de celui érigé au cimetière à la mémoire de la guerre de 1870.

Un concours entre tous les sculpteurs de la Seine-Inférieure et de l’Eure est ouvert. Apres un choix difficile le monument de M. Deslandes est retenu. II sera inauguré le 20 novembre 1921 en présence du préfet de l’époque. Le commentaire accompagnant la maquette du monument retenu est la suivante : « Sur les débris d’une position bouleversée par la mitraille ennemie, un «poilu» d’un geste large et hardi lance une grenade vers l’assaillant (supposé). Pendant qu’au-dessous, un autre vaillant défenseur de la position, mortellement atteint, tombe en étreignant d’une main le drapeau, emblème de la Patrie, et de l’autre laissant échapper son arme désormais inutile. Une mère éplorée, serrant contre elle son enfant, tente vainement de soutenir le glorieux enfant d’Oissel, qui sacrifie si généreusement sa vie pour la défense de son foyer ».

Bibliographie

  • Oissel. Glanes, traditions, souvenirs, faits contemporains / Édouard Turgis. – Oissel : Société d’Histoire d’Oissel, 1984. – (Réédition fac-similé de celle de 1886).
  • Les Louises / Yvette Monteil. – Paris : Du côté des femmes, 1997. – (3 volumes).
  • Souvenirs de la guerre de 1870 / Édouard Turgis. – Oissel : Société d’histoire d’Oissel, 1984.
  • D’un siècle à l’autre. Images d’Oissel. 1850-1920. – Ville d’Oissel, 1989. (recueil de cartes postales – 1900-1960).
  • Histoire de l’agglomération rouennaise. La Rive gauche / Guy Pessiot. – Rouen : Éditions du P’tit Normand, 1990.
  • Le Patrimoine des communes de la Seine Maritime. – Paris : Flohic éditions, 1997. – 2 volumes. (Oissel est traité dans le tome 2 : canton de Saint-Étienne du Rouvray).
  • Oissel 1977- 2017, population-municipalité un trait d’union de 40 ans.
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